Faire la ville, ça prend du temps ! Plusieurs décennies peuvent parfois s’écouler entre
l’idée du projet et sa sortie de terre. Les élèves de 4e qui ont réalisé ce nouveau
numéro de Médiaparks l’ont bien compris. Et ils sont, à leur manière, le reflet de cette
construction dans la durée. C’est en effet une nouvelle équipe qui a pris les rênes du
journal. Mais, ils le savent bien, ils poursuivent l’action initiée par leurs ainés. Les rédacteurs
ont changé, mais la revue est toujours là avec sa ligne éditoriale, son style, ses illustrations.
Une nouvelle équipe pour un journal sans cesse recommencé, mais à l’identité pourtant bien
préservée.
La fabrication d’une ville, c’est aussi cela : les hommes et les femmes qui y vivent, qui la pensentet la dirigent se succèdent au fil des générations, au gré des mouvements démographiques etdes alternances politiques. Mais c’est bien la même cité qui est en marche. Jamais terminée,toujours en reconstruction sur elle-même.
Les questions urbaines ont ceci de passionnant qu’elles interrogent tout ce qui fait la vie : le logement,les transports, l’éducation, le travail, le sport, les loisirs, la santé, la jeunesse et le grand âge.Par les équipements qu’elle offre, par son organisation dans l’espace, la ville intègre ou bien exclut.Comment, dans un quartier comme Villejean, se joue cette évolution ?Et qui décide les choix opérés ? Les habitants, qui sont régulièrement appelés à donner leur avis ?
Le font-ils d’ailleurs vraiment et sont-ils écoutés ? Les techniciens et les spécialistes, qui imposent leurs choix au nom de principes économiques ou de concepts d’aménagement à la mode ?Les élus, qui cherchent à façonner la ville qu’ils dirigent en y imprimant leur marque pour la postérité ?
Toutes ces questions, et bien d’autres encore, ont nourri le questionnement des élèves au momentde rédiger les différents articles de ce Médiaparks de rentrée. Ils se sont ainsi montrés trèssensibles aux questions environnementales, à la place de la nature en ville, aux conséquencesparfois irréversibles de la bétonisation. Autre questionnement, lui aussi essentiel : les habitantsont-ils leur mot à dire sur la ville en construction, et jusqu’à quel point ?
À travers le prisme urbain, c’est finalement un bel exercice de démocratie locale qui est envisagé ici. Quelques semaines après la restitution des échanges menés dans le cadre du projet Rennes 2030, qui vise à imaginer ce que pourrait être la ville dans 15 ans, ce nouveau numéro apporte lui aussi sa pierre à l’édifice, avec des contributions stimulantes, sensibles et toujours pertinentes.
Car les élèves l’ont bien compris : la ville doit être au service de ceux qui y vivent, et non l’inverse.Un sacré chantier, jamais achevé, celui-là !
Xavier Debontride, Yann Renault et Aïssata Niang
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