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Revue Mediaparks N°4 - Les Conflits




L’année qui se dessine sera-t-elle moins agitée que la précédente ? Rien n’est moins sûr tant les sources d’affrontement susceptibles de dégénérer restent nombreuses, à toutes les échelles de la société ou du monde, avec des risques réels pour la planète. Par définition, depuis l’origine de la vie sur terre, le conflit est une rupture d’équilibre qui peut, le cas échéant, dégénérer en crise plus ou moins intense.


Questionnons donc ce que sont les conflits. Ils sont partout, font partie de notre quotidien. Même s’ils tournent parfois à la brutalité, le temps semble nous avoir habitués à leur présence. Ils s’inscrivent dans une relation d’opposition à l’Autre, parfois sous la forme d’une domination, souvent avec de la violence, celle qui devient un crime lorsqu’elle s’exerce contre la personne humaine.


Serait-il donc au dessus des lois morales par le progrès qu’il a apporté à l’histoire de l’humanité ? Souvent l’homme, en affrontant ou en s’appropriant son environnement, s’est battu pour assurer la pérennité des siens et de ses communautés. Le premier instinct a été d’assouvir des besoins primaires, par l’absorption ou le rejet, la négociation ou la violence, la création ou la destruction. Les causes de querelles entre les hommes sont depuis longtemps établies : la rivalité issue de la compétition et du désir de gloire, la défiance née de la peur, la vengeance engendrée par la blessure émotionnelle et la colère.


De même que le conflit peut être en soi - le conflit intérieur, la combinaison entre ces causes de violence et les conflits ne devrait pas être lue comme une fatalité de la nature humaine. Nous pouvons aussi être des hommes bienveillants, constructifs, coopératifs. Certainement est-ce la banalisation de la barbarie, parfois habilement cachée derrière la justification légale de nos actes, qui facilite l’amalgame. Le conflit peut être considéré comme une notion positive.


De nombreuses situations conflictuelles ont permis d’élaborer un meilleur vivre ensemble, certes après une phase difficile nouée de confrontations, de négociations, de partages entre protagonistes. On ne peut le nier. Le conflit pourrait engendrer une relation constructive à l’individu ou à la société, porter un regard réciproque qui permettrait à chacun d’exister dans sa différence. Le conflit serait alors un regard attentif et bienveillant, une occasion de considérer nos semblables, de prêter attention à la situation qui nous maintient à distance et de combler ensemble ce qui sépare pour mieux se rapprocher, comme le moment idéal pour consolider des ponts entre les hommes, pour profiter d’un moment favorable en établissant de la cordialité, de l’amitié, de l’amour.


Comme sur la couverture de ce Mediaparks, déjà le numéro 4, le conflit serait alors le moment d’une danse en couple, le partage d’une énergie, un tango où la tension est nécessaire pour exister face à autrui, tout en prenant garde de ne pas l’écraser, en brillant dans son regard et ses mouvements, à proximité respectueuse, en obtenant de sa part la considération de nos existences vertueuses. Vu comme ça, le conflit porterait le germe de la reconnaissance par nos semblables et non de l’enfermement de nos réflexes dans une sensibilité agressive. C’est au fond ce que plaident les membres de Mediaparks. Peut–être parviendront-ils, par leurs articles, à vous convaincre de les suivre dans cet autre rapport au monde.


Yann Renault et Ronan Chérel



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