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Les maîtres du vent






Il apparaît à plus en plus de monde que depuis quelques années, la qualité des productions qui ressortent des médias pré-dominants, en particulier les médias traditionnels, ne correspondent plus à ce qu’on peut attendre du quatrième pouvoir. Les articles deviennent de plus en plus creux, vides, contiennent de moins en moins d’informations, et sont souvent remplis de redites, de lieux communs et de radotages. En parallèle, l’information qui reste est également moins vérifiée souvent repris d’une autre source et donc moins fiable, si bien que souvent, on doit se contenter d’un matraquage médiatique, d’un thème ou d’une information répétés en boucle, constitués d’éléments de langage et de suppositions hasardeuses que l’on passe au rang d’informations au détriment d’autres sujets. Certains médias jouent sur l’émotion, vendent souvent la peur ou l’indignation. De même, certains travestissent leur opinion en information pou bénéficier de la légitimité du média, et n’hésite pas à présenter les choses de façon ouvertement biaisé, ce qui laisse l’éthique journalistique à désirer.


Au lieu de simplement jeter la faute aux journalistes, on peut questionner le système économique actuel des médias. Avec l’avènement d’Internet et des médias gratuits, le mode de financement traditionnel est devenu insuffisant, il a fallu se tourner vers les revenus publicitaires, entraînant des exigences de présence et de visibilité sur les réseaux, de quantité et de flux d’information et d’attractivité pour générer du visionnage et donc valoriser les emplacements publicitaires, le produit n’est plus l’information, mais le lecteur. Ce changement de paradigme entraîne une baisse de la qualité au profil de la quantité, les ressources et le temps sont limités et doivent être utilisé pour attirer, il faut être sur le sujet à la mode à tout prix quitte à parler pour ne rien dire. En-dehors du mode de financement, le rachat par des grands industriels de certains médias pose le problème de l’indépendance des médias, qui tendent alors à être censuré ou à s’autocensurer, en plus d’être parfois instrumentalisé pour servir une idéologie, ce qui peut expliquer les biais flagrants de certains journalistes. Au-delà encore, ou peut se questionner le milieu des journalistes lui-même, ceux-ci sont souvent accusés d’être déconnecté de la réalité, le milieu et la formation dont ils sont issus sont aussi biaisés. Le cynisme qui découle de ces conditions de formation de l’information entraîne une information vide de sens, on ne montre aux gens que ce qu’ils veulent voir.


La question de l’information et des médias est importante, elle fait l’opinion publique, qui influence autant les décisions politiques publiques que le quotidien, la vie entre les gens. Les médias ne peuvent pas se permettre de simplement nourrir les gens de vent, de vide, et encore moins d’informations indignes. Mais bien sûr, le médium parfait n’existe pas, moi-même qui écrit ces lignes, je suis rempli de préjugés, et probablement coupable de certains reproches que j’énonce. Vous, lecteurs, êtes également remplis de préjugés, qui dictent consciemment ou non, ce que vous voulez voir et ce que vous voulez croire. Mais le minimum de la déontologie doit nous pousser à au moins essayer d'être honnête, de même que le lecteur dans sa soif de renseignement, se doit d’exiger de la qualité des médias qu’il consulte, y réfléchir. Après tout, l’information a toujours été de qualités diverses et variées, l’important, c’est d’en être conscient.



Fanfan






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