top of page

Les insultes : pour nous, c’était normal



Au trimestre dernier, une « guerre » a éclaté dans ma classe de 3e. Deux camps : « Ceux du groupe théâtre » face aux autres, s’opposaient sans raison particulière, juste parce qu’ils ne participaient pas aux mêmes activités en classe. Ce conflit a dégénéré jusqu’au jour où chacun a commencé à insulter les autres.




Tout a commencé en sport. Foot ou basket ? Personne n’était d’accord. Les personnes impliquées ont commencé à se lancer des clashs : « Vous, vous êtes bêtes et nous on est plus intelligents ! ». Très vite les insultes ont fusé : « Vous êtes des mythos ! », « Ouais, vas-y, ferme ta gueule ! », « Bande de pédés ». Pédé… je ne connais pas bien ce mot, mais je crois que cela veut dire homosexuel. Mais quel est le rapport avec l’orientation sexuelle de quelqu’un quand on n’est pas d’accord avec lui ? Chez nous, pédé ça veut dire fragile, qu’on doit se tenir à distance, c’est être rejeté, ne pas être « comme les autres ».




Les insultes, lorsqu’elles sont employées par les filles, ne sont pas prises au sérieux par les garçons. Ceux-ci estiment qu’on ne donne pas le même respect à une parole de fille qu’à une parole d’homme. Les garçons ne se comportent pas pareil lorsqu’ils ne sont qu’entre eux. Quand ils s’insultent, c’est pour rigoler, jusqu’au moment où arrive l’insulte de trop et là… ça dégénère en bagarre et ils commencent à se taper bêtement.




Dans la cour, les professeurs ne comprennent pas cela, ils ne discutent pas et cherchent juste à trouver les causes et les responsables. Pour eux c’est « l’âge bête » qui doit passer en attendant de grandir et d’aller au lycée. Mais ces insultes font partie de notre langage courant ! Il y a des codes dans nos relations. Pourtant, je ne vois pas encore bien s’il y a un masculin pour les insultes adressées aux filles…


Lydia Ali

Comments


bottom of page