Eduquer aux médias et à l'information
Médiaparks : une fenêtre sur le monde
« L’important n’est pas de convaincre mais de réfléchir. » Bernard Werber
Cette contribution est une version remaniée, développée et enrichie d’un article proposé à la revue « Les cahiers pédagogiques » (Mars 2017, n°536)
L’histoire-géographie-éducation morale et civique (EMC) a la capacité de développer l’interdisciplinarité, mais sa mise en œuvre reste difficile sans le concours d’autres matières désireuses de dépasser les frontières entre les enseignements pour mieux expliquer le monde aux adolescents. Toutefois, la plus-value qui en découle dans l’implication et l’acquisition des compétences chez les élèves compense largement cet investissement. Rappelons que nous sommes enseignants avant d’être professeur d’une discipline
Un journal pour progresser
Mediaparks est une revue scolaire réalisée par des classes de 4ème, provenant essentiellement du collège Rosa Parks de Rennes. Chaque mois depuis septembre 2016 est abordée une notion qui fait l’objet d’enjeux scientifiques et moraux permettant de connecter les programmes scolaires à l’actualité du monde : les numéros déjà édités portant sur la liberté, les conflits, l’éducation bienveillante en sont des exemples.
Ce travail, à la fois civique et épistémologique, est le cœur de l’enseignement dans et hors de la classe, puisque l’organisation mise en œuvre avec les élèves est une adaptation de la pédagogie dite de la « classe inversée ». Tout le programme scolaire passe par un rendu écrit du travail sous forme d’article dans le magazine. Les élèves étant amenés durant leur scolarité à rédiger collectivement des synthèses de bonne facture, il a juste été question de pousser l’exigence en leur demandant de respecter, en plus, des contraintes éditoriales strictes : corps texte de 3200 caractères avec intertitres évoquant des parties organisées, un titre accrocheur, un chapô concis et la proposition d’une photo pour accompagner l’argumentaire ou pousser la réflexion. Le Mediaparks n°3 sur la vérité a ainsi permis de rédiger des articles sur la genèse des idées complotistes durant la Révolution française en histoire et sur la liberté d’opinion et d’expression, notion majeure en EMC, alors qu’en mathématique, les élèves rédigeaient un article sur la relativité de cette notion. Le programme est ainsi respecté et mis en perspective, car connaissances, compétences et attitudes citoyennes se rejoignent dans la même activité créatrice d’esprit critique. La première finalité est donc didactique et pédagogique. Elle implique peu de changement dans l’organisation des cours.
Rationnaliser le travail d’équipe
Les classes impliquées se répartissent mensuellement l’édition de Mediaparks, mais ne travaillent pas seules. Elles établissent un réseau de partage avec divers participants. Des membres du collège d’abord, car d’autres enseignants avec d’autres classes, d’autres niveaux ou d’autres établissements peuvent aussi proposer des articles en rapport avec les problématiques correspondant à chaque thème. Des partenaires ensuite, qui apportent des ressources ou leur expertise dans le contenu des articles, comme des universitaires ou des étudiants par exemple, ou encore des professionnels, des parents d’élèves. Toute la communauté éducative est donc, de près ou de loin, concernée par la production d’un numéro de Mediaparks. L’équipe de direction d’un numéro, chargé de prendre la plupart des décisions éditoriales est choisie par la classe sur des critères d’engagement et de gestion de groupe. En ce qui concerne la diffusion enfin, comme Mediaparks est un mensuel diffusé par internet, chaque personne qui reçoit la revue se l’approprie et la diffuse à son propre réseau (mail, impression, réseaux sociaux), cela permet une propagation exponentielle, presque virale, de ce travail scolaire à vocation critique.
Cette approche place l’élève en posture active, il produit son propre savoir et en est garant devant ses pairs et ses lecteurs. Chacun s’implique à sa mesure pour adopter une posture responsable, fiable, professionnelle. Tous agissent et interagissent, en travaillant de manière classique en classe, ou en s’impliquant davantage dans les recherches ou la correction, jusqu’à la publication de l’article. La pédagogie de projet est un vecteur incitant l’implication des élèves car elle s’appuie sur une situation réelle, en lien avec les enjeux intellectuels et médiatiques du moment. C’est une occasion de promouvoir la réussite personnelle et collective, la bonne image de soi, dans et hors du collège. C’est aussi un moyen de s’interroger sur les liens de confiance dans la classe (élèves/enseignants), notamment dans la transmission par les pairs, sur les compétences communicationnelles, l’aptitude à s’organiser et à intégrer un groupe, sur l’argumentation collective, la gestion de crise, et même sur la démarche courtoise lors d’entretiens avec des adultes experts.
La relation à l’autre est ainsi stimulée à durant les apprentissages car les élèves poursuivent entre eux leurs échanges hors de la classe ou hors du collège. L’appropriation des notions et des connaissances des programmes se construit progressivement à partir de la curiosité, de la proposition, car la classe devient un espace de réflexion et de synthèse, un lieu de partages de jugements critiques, de vision globale, de tri des documents compilés et d’écriture individuelle ou collective.
Satisfaire les appétits de partage
En somme, les bénéfices de cette expérience dans la pratique enseignante sont considérables. En construisant un magazine de réflexions utiles et intelligentes à partager dans la société civile, les élèves participent eux-mêmes à la connexion du collège à son territoire à travers une réflexion sur le fond et la forme d’un nouveau média populaire qui permet de reprendre possession de notre identité médiatique à l’échelle locale, tout en abordant des notions clés pour comprendre notre monde. La réforme du collège est désormais facile à anticiper grâce aux EPI dans lesquels Mediaparks peut se fondre sans peine, puisque la revue connecte un projet éducatif à la culture enseignante : Ensemble, en classe, les élèves s’approprient les questions morales de la société actuelle tout en exploitant les études de cas du programme scolaire, d’histoire géo notamment. Participer ainsi à la prise en main encadrée et progressive de moyens éditoriaux en vue d’aboutir à l’excellence rédactionnelle, tant pour les élèves que pour les adultes est donc à la fois gratifiant et stimulant dans une vie d’enseignant.
Répondre aux enjeux de la lutte contre le complotisme
Cette finalité relationnelle, conforme à un enseignement bienveillant, s’accompagne d’intentions civiques aux enjeux plus larges. Développer Mediaparks permet de prendre à bras-le-corps la question des théories du complot, populaires auprès des adolescents, pour leur permettre de générer leurs propres anticorps intellectuels contre la complosphère. En effet, animer des débats sur ce sujet en classe s’avère vain. D’abord parce que l’explication scientifique du fonctionnement du monde n’a pas de critères d’analyse communs avec les thèses conspirationnistes, ce qui implique que les partisans des deux espaces de pensée ne peuvent se comprendre et peinent à communiquer. Ensuite car cette thématique peut devenir anxiogène pour les élèves si elle n’est pas soigneusement connectée aux programmes scolaires. Les réseaux sociaux qu’ils fréquentent ne suivent pas une logique de hiérarchisation et de vérification de l’information, c’est pourquoi on trouve tout et son contraire sur Facebook, Twitter et Youtube.
En passant du statut d’élève à celui de journaliste, les membres de Mediaparks construisent un raisonnement éthique, moral, intellectuel et civique et sont plus critiques lorsqu’ils se tournent vers Internet pour trouver des réponses à leurs questions. En classe, ces élèves-journalistes sont donc devenus progressivement des citoyens avertis. Le rôle de l’enseignant, au final, n’aura été que de les écouter, de tenter de répondre avec eux aux questions rencontrées, de les guider et de leur faire accepter, aussi, qu’il n’y a pas toujours de réponses à tout. En développant leur éthique journalistique, ils développent un regard et une écriture responsable. En croisant les informations issues de leurs recherches préalables à l’écriture de leurs articles, ils définissent un petit quadrilatère qui s’approche, assez proche d’une vérité objective. C’est par le principe empathique qui consiste à se mettre à la place des médias puis en créant collectivement un support médiatique que les élèves arrivent à comprendre leur fonctionnement, leurs richesses et leurs faiblesses.
La radicalisation
Les récents faits d’actualité mènent la politique éducative à inciter les personnels du cadre scolaire à se pencher sur les questions de radicalisation pouvant toucher les adolescents de nos établissements. Il est pourtant difficile, sans formation précise impliquant surtout des aspects psychologique, de déceler des attitudes « à risque » chez nos élèves. Cette difficulté à repérer puis à agir efficacement tient essentiellement à la multiplicité des étapes qui jalonnent un processus de radicalisation. Nous les citons pour rappel :
Le questionnement interne : « pourquoi le monde fonctionne-t-il comme cela ? Pourquoi me paraît-il injuste ? »
L’adhésion aux théories du complot : « J’obtiens des informations puis leur contraire ; Les Etats dysfonctionnent au mépris du peuple ; Les élites profitent de ce dysfonctionnement ; Donc il y a un complot des élites »
L’isolement social : « J’ai compris une chose que mon entourage n’a pas compris, je me sens donc éclairé mais incompris. »
La recherche d’un nouveau groupe idéologique : notamment sur internet (forums, réseaux sociaux…)
Calque d’une nouvelle idéologie de groupe répondant à des problématiques individuelles : « Mes « nouveaux amis » ont apporté une réponse à mon « mal-être »
Naissance d’une pensée radicale par désir d’affirmation de soi : « Je ne veux plus entendre d’autre opinion car la mienne m’apporte toutes les réponses dont j’ai besoin Pour m’affirmer. »
Désir d’anéantir les pensées alternatives : « Les autres ont tort, je veux leur imposer ma pensée qui est l’unique pensée juste ». De ce désir peut naître une violence communicationnelle ou physique, avec toutes les nuances que l’on peut y trouver.
La première étape, le questionnement interne, est favorisée chez les publics jeunes par différents facteurs. D’abord, l’information médiatique est considérée comme absolument juste. Le journaliste qui la produit doit être omnipotent et omnipotent : il peut tout savoir, tout communiquer de manière instantanée. Ce raisonnement s’affranchit des contextes de production médiatique qui sont rarement idéaux. Ensuite, l’information arrive à une vitesse telle que l’analyse, qui se base sur l’observation distanciée, devient impossible. Notre cerveau semble trop lent face à l’immédiateté médiatique. Par ailleurs, la frontière entre le métier de journaliste et le citoyen lambda, qui a le pouvoir de tweeter une information dont il est témoin, devient très mince dans l’esprit d’un grand nombre de personnes. Enfin, nous sommes face à un public en pleine adolescence. La recherche identitaire, la rupture du cocon familial vont favoriser l’adhésion à des idéologies dites « alternatives » en rupture avec les interprétations traditionnelles et familiales.
En tant qu’enseignant, il nous est demandé de repérer les élèves en situation de radicalisation et d’agir en prévention. Mais quelles solutions adopter lorsque l’on se rend compte de la multiplicité et la complexité des étapes que nos adolescents sont susceptibles de traverser ? Il y a trois paramètres à considérer : D’une part, notre mission n’est pas de déradicaliser car la démarche est complexe et requiert des aptitudes relevant d’autres corps de métiers. D’autre part, la prévention doit concerner tous les élèves, il ne faut donc pas attendre d’avoir des jeunes en situation de radicalisation identifiée avant d’agir. Enfin, la prévention doit agir à tous les stades de la radicalisation. Nous devons faire notre possible afin qu’un adolescent ne bascule pas dans l’étape suivante.
Tout comme il s’avérait anxiogène d’aborder de front le conspirationnisme, évoquer frontalement la radicalisation peut s’avérer contre-productif. C’est ici que la pédagogie devient déterminante, quelle que soit la discipline d’enseignement. En créant un média citoyen et responsabilisant, dans le cadre de la revue Mediaparks, nous avons pu agir sur chaque strate du processus radicalisant dans laquelle nos élèves pouvaient être impliqués. En leur faisant gérer un outil médiatique, ils prennent conscience de la valeur à accorder à un média et de la manière dont il doit être reçu. En les faisant s’interroger sur des questions d’histoire, de géographie et de politique notamment, nous avons pu les faire se poser de vraies questions de fond sur les problématiques du monde et leur faire prendre conscience de la complexité des rapports sociaux et politiques. Ils apprennent donc que les réponses à leurs questions ne peuvent pas être simples.
Par ailleurs, le travail de groupe, entre élèves et avec des adultes, valorisant la communication et le débat, reste maintenu en permanence, ce qui prévient efficacement l’isolement. Croiser des informations entre pairs devient un réflexe. Permettre aux élèves de se questionner sur leurs points de vue et les amener à accepter d’entendre et de considérer comme recevables des discours alternatifs les protège de l’enfermement idéologique. Il s’agit là d’une éducation à l’ouverture d’esprit et à la tolérance. Lorsque les occasions le permettent, les amener rencontrer différents partenaires de la vie sociale et professionnelle leur offre une multitude de pistes pour enrichir leur construction identitaire : les élèves ont l’occasion de se détacher de leur cocon familial tout en profitant dans un mode de pensée protégé. Ils peuvent se construire une personnalité se basant sur des valeurs et des convictions émanant directement de la réalité sociale.
L’expérience de Mediaparks offre donc une possibilité idéale de pédagogie globale, mais néanmoins différenciée, un même processus dans lequel les élèves puisent les bénéfices qui correspondent à leur état d’esprit, qu’ils soient dans une logique de radicalisation, ou dans un schéma d’évolution positive à travers leur cheminement d’adulte en devenir.
Définir l’esprit critique
Vivre en intelligence avec autrui ne va pas forcément de soi et dépend largement de la façon dont on y a été préparé durant la jeunesse, en particulier sur la façon de recevoir les points de vue, les manières de vivre d’autrui. Bien sûr, l’éducation, qu’elle intervienne dans le cadre scolaire, familial ou social, joue un rôle essentiel dans l’apprentissage de la mesure de soi et de ceux que nous côtoyons. L’esprit critique, façonné autant par notre sensibilité de pensée que par nos méthodes et pratiques intellectuelles, se développe au fil de l’existence, se renforce ou se fragilise, mute en fonction des situations de vie ou de l’âge. En tout cas, il n’est ni statique, ni définitivement acquis comme un apprentissage élémentaire. L’esprit critique serait donc un but à atteindre, un garant intellectuel et moral à évaluer en toute occasion, lorsqu’on s’informe, qu’on cherche à distinguer ou confronter les faits et les interprétations en cherchant à faire preuve de lucidité, en écartant autant que possible l’affect.
La difficulté intervient, comme actuellement, en période de défiance, d’incompréhension ou d’indifférence vis-à-vis des médias, surtout lorsque ceux-ci rencontre une mutation majeure en s’adaptant au numérique. Le trouble nait du mélange des genres dissimulé derrière le mot média. S’agit-il comme on s’y attend de média d’information ? De manière plus réaliste, ne s’agit-il pas également de média de loisir ou de médias sociaux ? Si c’est la cas, alors le média peut effectivement devenir producteur de biens de consommation et faire l’objet d’interprétations-reconstructions successives de la part du public : Cela fragilise bien sûr la légitimité que l’on accorde à l’information. S’ajoute à ce problème, le principe que dans nos cultures, l’immédiat et l’instantané remplacent progressivement l’analyse de fond, le décryptage du contexte, la mise à distance. Le fait seul semble désormais considéré alors qu’il n’explique rien des événements qui se dessinent au quotidien.
Combattre l’obscurantisme
En réaction salutaire, « Démêler le vrai du faux », le fameux « fact-checking » devient une demande impérieuse de la part d’adolescents qui peinent à se construire dans un monde où les « vérités alternatives » ont parfois plus de poids que les explications cartésiennes. Les enseignants, dans leurs tentatives de réponse à ces besoins, cherchent souvent des remèdes, des techniques, « des trucs » pour pratiquer le décryptage sans avoir à en maîtriser les rouages. C’est une erreur à plusieurs titres. D’abord parce qu’on ne peut prétendre utiliser des outils intellectuels comme des outils de bricolage. La pédagogie implique que l’on produise soi-même ses outils didactiques en fonction des spécificités des publics dont on a la responsabilité. Le choix des études de cas, le vocabulaire utilisé, le degré de détail ou de synthèse, dépendent de situations tellement distinctives qu’il est essentiel d’élaborer les questionnements avant de chercher à organiser des méthodologies et des pratiques.
Ensuite parce que, comme chacun le sait, les adolescents d’aujourd’hui maîtrisent mieux les techniques numériques que les enseignants censés leur apprendre à s’en servir. Pour éviter ce décalage perpétuel (malgré les formations en TICE, nous sommes virtuellement incapables de rattraper nos cadets), il s’agit de changer d’approche : en tant qu’enseignants, admettons nos lacunes techniques et affirmons nos atouts fondés sur la méthode d’analyse, l’expérience de la réflexion. Bien sûr, cela implique des changements dans le rapport à l’élève : dans une relation d’échange et de partage mutuel entre jeune et adulte, il n’est plus question de hiérarchie, d’autorité, de érudition descendante mais plutôt de co-construction des savoirs, d’élaboration collective de la compréhension du monde.
Vers un collège idéal
Un horizon pourrait se dégager : Inviter les élèves à être davantage acteurs de leurs enseignements, leur permettre de chercher la manière dont leur intellect fonctionne, admettre que ce n’est plus du professeur que doit venir le savoir mais de l’association de l’expertise des enseignants et de la volonté des élèves d’explorer leurs capacités intellectuelles. Le programme scolaire ne serait plus un objectif absolu mais un support pour faire grandir les compétences cognitives des adolescents. La laïcité deviendrait une valeur à faire vivre en soi sans être source de tensions, d’angoisse. Les élèves pourraient apprendre qu’il est naturel pour chacun d’avoir des croyances, qu’elles soient religieuses ou politiques, qu’on peut en parler, mais que cela ne doit pas devenir polémique et source de prosélytisme, de conflits entre individus conscients des dangers de la radicalité.
L’important ne serait pas d’affirmer son identité en la faisant subir à son entourage, mais de l’affirmer en soi dans le respect de celle des autres. L‘enseignant doit désormais être une ressource pour contextualiser les objets d’étude sous un angle économique, politique, culturel ou géopolitique. Les partenaires extérieurs peuvent eux aussi apporter leurs expertises : les parents ont l’expérience de la vie, les militants associatifs expliquent leur engagement pour une cause citoyenne, les partenaires de quartier offrent leur regard social. Adolescents, enseignants, parents et intervenants peuvent donc partager leurs savoirs et leurs compétences sans jugement de valeur, sans rapport d’autorité puisque la condition de chacun garantit sa place dans le groupe. Dans ce contexte éducatif, l’esprit critique, la laïcité, l’esprit de « vivre ensemble » se transmettraient comme un patrimoine que les adolescents feraient vivre autour d’eux en se protégeant des différentes formes de manipulation, en écartant les tabous, en assumant la curiosité et la recherche de ses opinions, en respectant les étapes progressives de la construction de leurs personnalités.
Elodie et Ronan Cherel
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