La crise économique mondiale de 2008 s’insère dans une dimension géopolitique particulière. Le net recul des capitalisations boursières a eu un très fort impact sur les fonds de pension, car 40% de son capital est placé en action. En seulement 1 an, les régimes de retraites ont perdu près de 900 milliards de dollars. Cette conséquence de la crise a permis un rééquilibrage des rapports de force au sein des grandes puissances mondiales : les Etats-Unis passent entre 2005 et 2008 de 44% à 39% de la capitalisation boursière mondiale. L’Asie et l’Europe ont saisi cette opportunité pour s’imposer davantage dans le système financier international.
Les grandes fluctuations financières qui se produisent depuis 2007 ont conduit à un appauvrissement des plus riches aux Etats-Unis, mais aussi chez les puissances émergentes de l’époque. En effet, le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine sont étroitement liés à l’économie américaine car l’origine de leur forte croissance existe en particulier grâce à la consommation des ménages américains. Ce sont donc ces pays qui ont financé en partie le déficit des Etats-Unis. Cette crise a commencé à s’étendre au-delà des frontières américaines car la faiblesse de l’épargne des ménages américains a été compensée par l’épargne de l’Inde et de la Chine.
Cette crise a fait remettre en question les fondements financiers et macroéconomiques de la relation internationale entre les Etats-Unis et la Chine.
Mondialement, la crise des subprimes est apparue comme un révélateur des lacunes du système de gouvernance mondiale, construit après la seconde guerre mondiale sous domination américaine. Cette dominance est représentée par les deux piliers principaux qui sont l’Organisation des Nations Unies (ONU) et le Fond monétaire international (FMI). Ce système de gouvernance international, avec à sa tête les Etats-Unis, n’est plus en adéquation avec les nouveaux rapports de force du XXIe siècle.
Denis MOTTIN
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