En 2013, selon le FMI, l’Afrique Subsaharienne a connu une croissance de son PIB de 5,6 %. Et pourtant ils étaient encore 400 millions à vivre avec moins de 1,25$ par jour. L’Afrique, à travers des régions comme le Sahara, est riche en ressources. Ainsi, le vaste désert de 8,5 km2 possède des ressources naturelles nombreuses et variées (hydrauliques, minières…) et représente un espace géopolitique stratégique qui suscite l’attention des grandes puissances mondiales. Mais les indicateurs économiques sont unanimes sur le constat d’une large pauvreté. La richesse de l’Afrique, tant passée que présente, semble en fait difficilement mesurable, résultat de l’esclavagisme de masse, mais aussi d’une économie informelle qui domine avec les trafics et la corruption. Les élites locales ne valorisent pas les richesses, les laissant exploitées par des acteurs étrangers au détriment de leurs populations. Dans une dynamique de mondialisation, l’Afrique procure certes travailleurs, matières premières et capitaux au monde entier, mais cette richesse est sous ou non évaluée. De fait, si l’Afrique reste le continent le plus pauvre, sa richesse est indéniable.
L’Afrique compte 1,2 milliard d’habitants, chiffre qui devrait doubler d’ici à 2050. Si elle ne représentait que 7% de la population mondiale dans les années 1900, c’est aujourd’hui 15%. La principale raison de cette bombe démographique que connaît le continent est son entrée dans la transition démographique. Cependant, si la mortalité diminue considérablement, la fécondité, elle, est encore très importante. Mais la brutalité de cette croissance se ressent avec le manque d’infrastructures et de sécurité. Les bidonvilles insalubres se multiplient, l’accès à l’eau potable et à une alimentation suffisante est rare ; on estime aujourd’hui que le sida touche 16,5 % de la population. Face au développement, le continent africain connaît donc des obstacles. L’Afrique compte 33 des 48 pays les moins avancés. Dans certains pays comme la République démocratique du Congo, le seuil de pauvreté dépasse les 80 %. La malnutrition concerne 232 millions de personnes, et la mortalité infantile et l’analphabétisme sont très présents.
L’intégration de l’Afrique dans la mondialisation s’est faite avant tout par l’exportation de matières premières : agricoles, énergétiques… Ainsi, 64 % des exportations sont des hydrocarbures ou produits miniers. Ces matières sont souvent exploitées par des firmes transnationales des pays du Nord et d’Asie et exportées brutes, créant ainsi une forte dépendance à la croissance mondiale des Etats africains. En effet, ces derniers ne contrôlent rien et la part de l’Afrique dans les exportations (légales) mondiales ne représente que 4 %. L’Afrique possède donc une richesse naturelle qui tend à être sous-estimée à cause du monopole du Nord.
La croissance démographique que connaît aujourd’hui l’Afrique constitue un atout pour son développement, mais peut également engendrer des contraintes. Si son potentiel est toujours négligé, l’Afrique s’insère de plus en plus dans la mondialisation qui lui permet d’accentuer son développement. Malgré un retard cumulé très important et une forte dépendance aux marchés des pays plus développés, l’Afrique possède de nombreuses richesses et atouts, tant naturels que démographiques, qu’elle commence à exploiter afin de sortir de l’ombre.
Par Cédric GRANDVAUX
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