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Collectif Élèves Protégé·e·s Rennes : un enfant abandonné à la rue, c'est insupportable





Ceci se passe à Rennes, depuis plusieurs années. L’État a pour devoir de protéger les enfants à la rue. Pourtant, des familles sont abritées avec l’aide d’associations dans des tentes, des squats, des parcs, des gymnases, des garages, souvent dans le froid, l’humidité, et parfois expulsées sans proposition de relogement. Au mieux, ce sont des écoles ou des maisons de particuliers qui les accueillent temporairement. Les enfants vont malgré tout à l’école, parfois loin de leur abri, après de mauvaises nuits et pour seul repas assuré, celui du midi à la cantine. Les vacances scolaires représentent toujours un moment d’angoisse pour des parents qui doivent nourrir et garder au chaud leur famille. L’État, via le 115 et la Préfecture, propose parfois des logements d’urgence aux plus tenaces qui appellent

tous les jours et dont la situation est la plus critique. Pour les autres, c’est la rue, le métro, la tente, l’attente, l’incertitude, les associations qui leur viennent en aide comme elles peuvent.

En octobre 2022, des parents d’élèves – effarés par l’évacuation des parcs de la Touche et Saint-Cyr dans lesquels dormaient des élèves de plusieurs écoles rennaises laissés pour beaucoup à la rue – ont créé le Collectif Élèves Protégé·e·s de Rennes (CEPR) pour venir en aide aux familles. Ils appellent à former des occupations ou des chaînes humaines autour d’écoles où des enfants dorment dehors.




Aidés par les établissements scolaires et des personnes sensibilisées à leur cause, les parents du Collectif ont pu proposer quelques hébergements dans des écoles. En novembre, le street artist Father Fucker 35 leur a fourni le montage d’une photo de deux enfants de dos, qui souhaitent juste « ne plus dormir dehors », et ainsi de quoi mener une grande campagne de 70 collages à travers la ville. L’État a réagi et proposé des solutions de logements d’urgence, souvent dans des hôtels qui ne sont plus ouverts au grand public.

Mais le samedi 1er avril, c’était la fin de la trêve hivernale. Et ce n’est pas une blague, car cela signifie que les expulsions vont reprendre. 47 familles (350 personnes, dont 193 enfants) risquent de se retrouver à la rue, dans des parcs, des tentes, des voitures. Pour « sensibiliser un maximum de citoyen·nes rennais·es et (ré)interpeller les pouvoirs publics sur la question prégnante des élèves sans toit* », les parents du Collectif, de nouveau aidés par l’artiste Father Fucker 35, et soutenus par la Fondation Abbé Pierre, ont collé sur les murs de la ville près de 80 affiches dans la nuit du mercredi 29 mars. Cette deuxième affiche représente une enfant regardant par la fenêtre, son sac de couchage posé à même le sol, et ses affaires entassées dans un sac. On y lit des mots prononcés par des enfants concernés par les expulsions et ayant connu la rue : « Dans une maison, on peut jouer debout dans la chambre ou le salon.




Dans la tente, pour jouer, il fallait sortir dehors. Il faisait froid. » Cette enfant risque de devoir quitter ce logement d’urgence, et peut-être retourner dormir dans une école, un gymnase, un endroit précaire, « là où la vie d’un enfant ne peut pas s’épanouir, là où la scolarité d’un élève ne peut pas trouver sereinement sa place*. » Une fois de plus, les parents du Collectif espèrent être entendu·es grâce à cet « artivisme », afin que l’État vienne en aide aux familles et à leurs enfants.



Collectif Élèves Protégé·e·s Rennes




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* Extraits du compte Twitter du CEPR Twitter

Blog Mediapart

collectifs.parentsrennes@proton.me






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