4 Avril 2019, en campagne pour les élections européennes, le parti politique
« Debout la France ! » tweet « 18 millions de migrants en #Europe ! » Information fausse, vérifiée depuis. Les Français seraient-ils si naïfs ?
Démêler le vrai du faux est une telle urgence que les États s’impliquent désormais pour endiguer les fake news. Fin 2018, la France a promulgué une loi contre la manipulation de l’information, sans qu’on soit sûrs qu’elle réglera la situation. Pour certains, cette loi constitue une première étape vers la protection de la vérité. Pour d’autres, ce sont les prémices d’une censure d’État. En effet, préserver une population des « fausses informations », peut être un alibi utile pour asseoir le contrôle de l’opinion publique.
A l’ère d’internet, la viralité des mensonges est exponentielle. Selon le MIT, une information truquée se répand 6 fois plus vite et est 70% plus partagée qu’une information authentique. La cause ? Le flot incessant de messages que nous recevons sans avoir le temps de les considérer au-delà du « plausible » et du « probable ». Les fake news ont une réelle capacité à influencer l’opinion publique et à modifier nos perceptions et nos choix, sans parler des biais cognitifs qui nous font penser de travers (voir fiche).
Mais en géopolitique, le problème est ailleurs. Car cette loi trahit un aveu de faiblesse de la part du gouvernement et des médias traditionnels. Elle présuppose que quelques internautes sans vergogne peuvent mettre à mal l’économie de l’information et causer une fracture entre médias sociaux et médias traditionnels. Où est le problème ? Sûrement, nous est-il de plus en plus facile d’être parasité, de se laisser distraire des problèmes essentiels de notre société par des informations détournées au profit de quelques-uns. Il y a décidément des mécanismes sociaux qui laissent songeurs…
Tom Duquesne
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